József Attila
(MA LUCIE...)
Ma Lucie,
la lettre que j'écris aujourd'hui
sera écrite en vers a cause du grand ennui
qui me trouve ici le bruit sourd de la mer,
faisant plus solitaire en le coeur l'homme amer.
Les petits bourgeois ont une vie d'autobus
et les grands combattants ont des astres en obus -
je vis sans tout ça sous le prétexte d'études
et j'mourrai moi aussi mais moi en solitude.
Sans me préoccuper de donner a ma lettre
une portée importante et sans vouloir me mettre
a prier d'expliquer, ma Lucie (de maniere
qu'explique ... ses enfants leurs châtiments la mere)
que: "Quelle soit la cause t'indiquant m'interdire
de garder ma barbe qui n'met personne en ire
sauf toi: ... l'avance déj... tu t'en occupes
bien que les écossais puissent porter leurs jupes.
Eh bien sans prier d'expliquer ta colere,
c'que je laisse croître c'est ma barbe la plus chere
et si tu la coupais comme un pal'ron de veau
je la ferai pousser ... Szeged de nouveau.
Maintenant que soit plus large l'ordre du jour
j'accuse que l'e muet se prononce toujours
dans les vers meme alors qu'ils seraient si charmants
que celui merveilleux que tu lis a présent.
Il n'en faut excepter que les cas d'hiatus
por lequel éviter on l'élise ...........
en outre c'est aussi hiatus dans mon vers
que je n'ai pas de rimes avec une valise.
Etus vit et grandit se réjouit ma foi!
moi je voudrais manger un potage une fois.
Lesquels j'ai écrits le vingt-neuf juillet a l'an
de dixneuf cent ving-sept a Cagnes en m'ennuyant.
Je viens de recevoir mille Francs ta remise
j'empaquette déja mes caleçons et chemises,
je vais comme mon aieul alla en Walhalla
pour ce voyage-ci sois mon maître, Allah!
1927. júl. 29.